L’écriture peut se concevoir comme un ensemble en expansion, grandissant en son centre par associations, fonctionnant selon une logique de déploiement, de variations et de déclinaisons, à la manière d’une tapisserie. Bonsaï trouve au contraire son origine dans le traitement de scories et de bribes, écartées de précédents textes au moment où s’en est dessinée l’unité. Baptiste Gaillard s’attache à l’abstention, à l’interruption, à la ligature, tout en gardant quelque chose de l’ordre du suintement.
Dans ce même livre, il y a le texte lui-même, le corps du texte, et il y a une bande passante où se trouvent des emprunts à un autre texte, auxquels vont pouvoir s’adosser les premiers, comme à des titres, des tuteurs. Ces deux textes cohabitent cependant d’une manière circonstancielle. Bonsaï met en œuvre une certaine aptitude à la non-coïncidence, à l’inajustement.
Baptiste Gaillard a exposé des installations et des objets dans plusieurs galeries et festivals à Berlin ou à Lausanne. La langue est peu à peu devenue la matière de son travail. Ses textes ont été édités en revue : la Revue de Belles-Lettres, Archipel et Watts. Il a publié Le Chemin de Lennie (Héros-Limite/HEAD, 2013), r a z (éditions Contre-mur, 2017) et Un domaine des corpuscules (Hippocampe éditions, 2017) pour lequel il a remporté le Prix suisse de littérature 2018.
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